vendredi 27 novembre 2009

Journée sans achat : saurez-vous résister à la tentation ?

La Journée sans achat est une action symbolique visant à souligner la surconsommation ou la consommation irresponsable qui a cours, chaque seconde, sur la planète ! Les impacts sociaux, environnementaux et politiques de cette marchandisation de biens non durables et inéquitables ne sont plus à faire.

Pour contrer cette tendance, plusieurs entreprises québécoises ont déjà entrepris un virage vert, durable ou équitable, mais demeurent trop souvent dans l'ombre de leurs compétitrices cupides ; Wal-Mart, Zellers et compagnie. En cette Journée sans achat, il importe de se questionner sur nos habitudes de consommation, afin d'en réduire l'impact sur les communautés touchées par nos achats et l'impact écologique de la circulation et la production de biens à travers le globe. Réchauffement climatique, déforestation, sécheresse, pollution industrielle, enfants travailleurs, exploitation humaine dans les usines, non-respect des droits humains.... la liste est longue pour illustrer les conséquences du mode de vie des nord-américains.

Tous les citoyens du monde sont donc invités à ranger leur portefeuille aujourd'hui, vendredi 27 novembre, afin de ne pas prendre part à la roue effrénée de la consommation et réfléchir au véritable prix de nos biens...

Saurez-vous résister à la tentation ?? En pleine course du temps des fêtes ?

Si la consommation responsable vous tient à coeur, voici une liste de commerces équitables ;
Et si l'environnement vous interpelle et que vous désirez réduire votre empreinte écologique, consultez ce site internet, fabuleux ;
Bref historique de la Journée sans achat

La Journée sans achat est organisée depuis plus de 15 ans à travers le monde. Inaugurée pour une première fois par un canadien, l'artiste et publiciste Ted Dave, elle demeure néanmoins méconnue du public, surtout au Québec, ou les médias semblent se désintéresser totalement de la cause... Enfin. Désormais, des activistes d'Adbusters, en Colombie-Britannique tentent d'encourager et de promouvoir cette activité morale à travers le monde ; États-Unis, France, Grande-Bretagne, Canada, Philippines, etc. La mobilisation est toutefois faible.

Pour lire davantage sur la Journée sans achat :

Bonne chance !

M.

jeudi 26 novembre 2009

Copenhague : Harper fait volte-face !

Face à la pression et à la grogne, le Premier Ministre Harper confirme finalement sa participation au Sommet de Copenhague ! Après avoir affirmé plus tôt cette semaine que la rencontre internationale sur les changements climatiques étaient plutôt ministérielle, et ayant prévu d'y envoyer son ministre de l'environnement Jim Prentice, Stephen Harper fait volte-face.

Il assistera donc à la conférence, mais avec très peu de préparation... et de volonté politique. En effet, le Canada devra présenter ses cibles très modestes de réduction ; 20 % de réduction des GES d'ici 2020, sous le seuil de 2006 ! Cela équivaut donc à un réduction de 3 % sous le seuil de référence de 1990... De quoi faire rire... Et le Canada réplique à ses détracteurs que les États-Unis présenteront des cibles similaires (17 % de réduction sous la barre de 2005). Il faut néanmoins souligner qu'Obama a les mains liées... par le sénat.

Enfin, souhaitons simplement que les conservateurs, avec Harper à la tête, ne saboterons pas les négociations, en plus de jeter l'opprobre sur le pays... et ses citoyens.

M.
(Source ; Radio-canada, Harper sera à Copenhague, 26 novembre 2009 ; http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2009/11/26/001-harper-copenhague.shtml)

Sommet de Copenhague ; Harper sera vraisemblablement absent !

Le Canada sera finalement représenté par Jim Prentice, ministre de l’environnement au cabinet Harper, au très attendu Sommet de l’ONU sur les changements climatiques à Copenhague. Le Premier ministre conservateur refuse toujours de se rendre à la conférence, à l’extrême condition qu’une rencontre des leaders soit convoquée. C’est que Harper ne juge pas pertinent de se présenter à cette conférence, qu’il qualifie de rencontre ministérielle.

«Le premier ministre va aller à Copenhague si tous les leaders majeurs y vont pour une réunion des leaders, affirme le porte-parole de M. Harper, Dimitri Soudas. Jusqu'à maintenant, c'est un sommet à niveau ministériel. Le Canada sera représenté par le ministre (Jim) Prentice

Et pourtant, près de 65 leaders mondiaux ont d’ores et déjà confirmé leur présence, dont Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Barack Obama. Ce dernier sera toutefois dans l’obligation de se rendre à Oslo le 10 décembre, pour recevoir son Prix nobel. Néanmoins, le cabinet Harper préfère mettre l’accent sur les leaders chinois et indiens, qui n’ont toujours pas manifesté leur intérêt à représenter leurs pays à Copenhague.

Pour l’opposition officielle, la décision du gouvernement Harper de représenter le Canada uniquement par la voix de son ministre de l’environnement est scandaleuse !

«Il y a 10 jours, le premier ministre promettait de participer à la conférence de Copenhague à condition que d'autres chefs d'État confirment d'abord leur présence. Soixante-cinq d'entre eux l'ont fait», réitère David McGuinty, critique en matière d'environnement.

Face à cette position décevante des conservateurs, le Bloc québécois a décidé de mettre les cartes sur table et de signifier aux autorités de la Conférence de Copenhague que l’attitude du gouvernement canadien n’est aucunement celle des québécois… ni même celle des canadiens en général !

«La position défendue par le Canada ne reflète pas la volonté d'une très grande majorité de Québécois, qui espèrent des mesures musclées. Cette position ne correspond pas non plus à celle des parlementaires fédéraux qui ont exigé, par un vote majoritaire à la Chambre des communes, que le Canada fasse valoir à Copenhague une position constructive», écrivent le chef bloquiste, Gilles Duceppe, et le porte-parole en matière d'environnement, Bernard Bigras dans une lettre rédigée à la faveur du secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Yvo De Boer.

Autrement dit, la crédibilité du Canada dans la lutte aux changements climatiques se retrouve à nouveau entachée, comme si elle ne l’était pas déjà suffisamment…


Lisez aussi :


Découvrez les objectifs de réduction des GES de la Maison Blanche : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/11/26/005-Chine-obejctifs-climat.shtml
Et ceux de la Chine : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/11/26/005-Chine-obejctifs-climat.shtml


M.

(Source : Malorie Beauchemin, Obama y sera, Harper attendra, La Presse, 26 novembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/200911/26/01-925241-obama-y-sera-harper-attendra.php

mercredi 25 novembre 2009

Les entreprises québécoises joignent leurs voix à celle des écologistes pour réclamer une entente ambitieuse à Copenhague !


Voilà un nouvel appui en faveur d’objectifs mondiaux, ambitieux et contraignants, de réduction des GES au sommet de Copenhague ; 200 entreprises québécoises réitèrent l’importance d’un traité robuste de lutte aux changements climatiques afin de contraindre la hausse des températures moyennes du globe à 2 degrés Celcius.

Le conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ) persiste et signe une lettre commune (19 novembre 2009), conjointement avec Équiterre, réclamant une entente internationale impliquant des cibles claires et soutenues au Sommet de Copenhague en décembre prochain. Ce geste s’inscrit dans un mouvement mondial, celui de la ratification récente du «Communiqué de Copenhague» par 700 entreprises à travers la planète. Selon ce communiqué, les pays du globe devraient s’employer à réduire ses émissions de GES de l’ordre de 50 % à 80 % d’ici 2050.

Sans chiffrer un objectif précis de réduction des GES, le CPEQ et Équiterre soutiennent le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts environnementaux sur le climat sous l’égide de l’ONU) et l’objectif global de maintenir le réchauffement de la température terrestre à 2 degrés Celsius. Ainsi, ils encouragent une réduction des GES de l’ordre de 25 à 40 % d’ici 2020, sous le niveau de 1990.

Le CPEQ et Équiterre exhortent donc les autorités politiques à mettre en œuvre un système fédéral de plafonnement et d'échanges de droits d'émissions (cap & trade). Qui plus est, ils ajoutent qu’au niveau provincial, le Québec doit miser davantage sur les transports en commun et alternatifs, puisque le secteur routier est responsable de près de 40 % des émissions québécoises de GES.

Selon le monde québécois des affaires, les changements climatiques sont une menace importante, mais constituent également une opportunité inégalée pour rebâtir une «société québécoise durable, moderne et prospère».

Pour lire la lettre commune du Conseil patronal de l’environnement du Québec et d’Équiterre ; http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/200911/19/01-923080-le-milieu-des-affaires-quebecois-sengage-pour-une-societe-durable-moderne-et-prospere.php

M.
(Source ;

Éric Moreault, Sommet de Copenhague: les entreprises québécoises réclament une entente, Le Soleil, 19 novembre 2009 : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/200911/18/01-922955-sommet-de-copenhague-les-entreprises-quebecoises-reclament-une-entente.php

Le réchauffement climatique serait-il une arnaque scientifique ?

Un pirate informatique met à jour dix années de données scientifiques confidentielles, stockées dans les serveurs des ordinateurs de chercheurs de l’unité climatique de l’Université d’East Anglia. Certaines informations, mises en ligne sur un site russe, prouveraient, apparemment, que les changements climatiques sont une supercherie. Des sceptiques de toute acabit ont rapidement fait leurs choux gras de cette nouvelle, encore obscure.

La plupart de ces échanges sont pourtant inoffensifs, démontrant globalement qu’une opposition claire persiste entre les sceptiques du climat (affublés du qualificatif peu reluisant d’ «idiots» dans certains courriels), les climatologues et autres scientifiques impliqués dans le débat. Les scientifiques et les écosceptiques tentent, tour à tour, de convaincre la population mondiale du bien fondé de leurs théories climatiques respectives.

En revanche, un courriel marque l’attention ; certaines données historiques auraient été manipulées pour entériner la thèse du réchauffement climatique global. En effet, cette correspondance, signée et authentifiée par le directeur du Climatic Research Unit, paléoclimatologue, dendrologue et membre du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat), Phil Jones, stipule que certains résultats, liés à l’épaisseur des cernes d’arbres, ont fait l’objet d’une astuce statistique (« statistical trick ») pour masquer un soi-disant recul des températures depuis quelques décennies.


«Je viens d'appliquer l'astuce utilisé par Mike dans la revue Nature (...) pour masquer le déclin», peut-on lire, en lien avec un texte scientifique publié par le météorologue Michael Mann, de l'Université de Pennsylvanie.

Il faut toutefois souligner que le sens du terme « trick » a été démenti par le scientifique, prétextant que le terme avait été cité sans contexte, n’était pas péjoratif et qu’il ne signifiait nullement « astuce ». Il affirme également que le « déclin » climatique dont il est question dans le courriel est plutôt lié à une « divergence » scientifique inexplicable, reconnue depuis longtemps par la communauté scientifique, entre les réelles données climatiques et celles prélevées à partir des cernes des arbres.


Il n’en demeure pas moins qu’une onde de choc frappe la communauté scientifique, le monde écologiste… et les citoyens en général. Toutefois, avant de crier au scandale, encore faut-il être certain du contexte clair entourant cette affaire. Quelles sont les études en question ? Comment ont-elles été effectuées ? Quel est le protocole de recherche ? Les résultats sont-ils reproductibles, fiables ?

De plus, de puissants lobbies oeuvrent à renverser la théorie climatique, espérant ainsi voir les efforts de réduction des GES anéantis. C’est pourquoi cette récente nouvelle semble déjà proclamée comme une vérité absolue dans plusieurs journaux du globe et dans la blogosphère.

Mentionnons finalement l’extrême rigueur des travaux scientifiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat) ; les protocoles de recherche doivent être connus et reproductibles, les résultats sont entérinés par plusieurs autres experts et chaque article est passé au crible. Le GIEC est également détenteur d’un Prix Nobel de la paix pour l’ensemble de ses recherches sur le climat.

Attendons maintenant la suite…

Pour en connaître davantage sur la question :

M.

(Sources :

François Cardinal, Une arnaque, le réchauffement ?, La Presse, 23 novembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/200911/23/01-924366-une-arnaque-le-rechauffement.php

Étienne Leblanc, Le réchauffement en question. Une supercherie ?, Radio-canada.ca, 24 novembre 2009 ; http://www.radio-canada.ca/nouvelles/international/changements_climatiques/)

mardi 24 novembre 2009

Le gouvernement Charest a fait son choix ; une réduction de 20 % des GES d’ici 2020

Le gouvernement Charest a finalement dévoilé hier ses objectifs de réduction de GES en vue du Sommet de Copenhague en décembre prochain. La cible est ambitieuse pour une province nord-américaine ; une réduction de l’ordre de 20 %, d’ici 2020, sous la barre des émissions de 1990. En regard des performances annoncées des autres provinces canadiennes (Ontario ; 15 % et Colombie-Britannique ; 11 %), le Québec fait bonne figure. La cible québécoise est encore plus reluisante si on la compare avec les maigres efforts du Canada, soit une réduction de 3 % des GES sous leur niveau de 1990 ! Et, dans un contexte nord-américain, le Québec agit comme un chef de file, puisqu’au sud de la frontière, les efforts sont généralement moindres : Californie ; réduction des GES au seuil de 1990, Oregon ; une réduction de 10 % sous la barre de 1990, tandis que les États-unis ne se sont pas encore prononcés sur la question.

Néanmoins, il faut souligner que la cible québécoise demeure en deçà des recommandations scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat de l’ONU), situant les objectifs de réduction des GES des pays industrialisés dans une brochette variant de 25% à 40% sous le niveau de 1990. Une réduction de la sorte permettrait de stabiliser le réchauffement climatique global à 2 degrés Celsius. Ainsi, bien que la démarche du Québec soit calquée sur celle de l’Europe, plusieurs pays européens devancent franchement la performance québécoise ; comme la Suède (40%), la Norvège (30%) et le Royaume-Uni (34%). Ces pays estiment essentiel de se plier aux objectifs rigoureux du GIEC.

Le gouvernement Charest tient toutefois à préciser qu’il bonifiera l’entente, si d’autres pays industrialisés agissent en ce sens.
«Cette cible permettra au Québec de conserver le meilleur bilan des émissions de gaz à effet de serre en Amérique du Nord, En comparaison avec l'Europe, nos émissions seront de huit tonnes par habitant, contre 9 tonnes pour l'Europe», a affirmé le Premier ministre québécois, durant un dîner orchestré par le Conseil des relations internationales de Montréal.

En revanche, le gouvernement Charest fait face à plusieurs critiques. En effet, plusieurs groupes, bien que saluant l’initiative du Québec, exhorte le Premier ministre à aller de l’avant avec des cibles plus ambitieuses. Équiterre, la Fondation David Suzuki, l'organisme Vivre en ville, le Parti québécois, Nature Québec, Greenpeace, l'Association de lutte contre la pollution atmosphérique et le Réseau québécois des groupes écologistes réitèrent ainsi la capacité de la province a performer davantage.

Les mesures de réduction des GES

Reste désormais à déterminer les mesures à prendre pour passer de la parole aux actes ! L’engagement pris par Québec sera collectif. Effectivement, les contribuables devront faire leur part pour endiguer l’émission de GES, principalement dans le secteur du transport. Ainsi donc, une hausse de la taxe verte sur l'essence, et sur les autres hydrocarbures, de près de 12 cents le litre est à prévoir.
«Plusieurs économistes, de façon indéniable, vont vous dire que plus quelque chose coûte cher, plus on fait attention à son utilisation», a déjà expliqué la ministre Beauchamp.

Le gouvernement Charest devrait également plancher sur la création d'un système de plafonnement et d'échange de droits d'émissions de GES, afin de prêter main forte aux entreprises québécoises pour qu’elles rencontrent les objectifs provinciaux. Dans un même ordre d’idées, des programmes d'aide à l'utilisation de technologies vertes et des mesures en matière d'efficacité énergétique seront créés pour faciliter la réduction des GES des entreprises et des citoyens.

De plus, le Premier ministre affirme que le Québec participera au Marché du carbone dès 2012, développera plus à même le transport collectif et révisera la loi sur l'aménagement et l'urbanisme. À ce sujet, face aux controversés et incohérents projets Turcot, Notre-Dame et le prolongement de l’autoroute 25, Jean Charest rétorque ceci : «Dans le domaine de l'environnement, il faut se rappeler quelque chose, il n'y a pas d'utopie. Tout ce que l'homme fait sur la terre a une conséquence sur l'environnement. Il faut choisir les gestes qui ont le moins d'impact.»

Souhaitons-le !


M.


(Sources : François Cardinal, Québec veut réduire ses émissions de 20% en 2020, La Presse, 23 novembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/politique-verte/200911/23/01-924287-quebec-veut-reduire-ses-emissions-de-20-en-2020.php

Jean-Marc Salvet, GES: le Québec devra réduire de 20 % ses émissions, Le Soleil, 23 novembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/200911/22/01-924025-ges-le-quebec-devra-reduire-de-20-ses-emissions.php)

lundi 23 novembre 2009

Loi sur l’aménagement forestier ; des amendements favorisant enfin l’aménagement écosystémique en forêt…mais oubliant les dernières forêts intactes !!

Jeudi dernier, la ministre des ressources naturelles, Nathalie Normandeau, annonçait des amendements majeurs à la Loi sur l’aménagement durable des territoires forestiers. Désormais, l’aménagement écosystémique sera au cœur des processus d’exploitation forestière, approche réclamée depuis des lustres par les écologistes, les militants (Richard Desjardins, entre autre) et le rapport Coulombe (2004).

La gestion écosystémique des ressources forestières permet de conserver le caractère naturel des écosystèmes, en imitant les patrons issus de perturbations naturelles qui ont cours dans la forêt ; attaque de ravageurs, feux de forêts, etc. Les interventions réalisées visent donc à reproduire la variabilité des forêts naturelles, en plus d’assurer la régénération et la viabilité de la biodiversité.

«Avant, on parlait d’approche écosystémique du bout des lèvres. Aujourd’hui la ministre amène ce concept au coeur du régime forestier, il ne peut plus être contesté. Elle a même mis la définition dans la loi. C’est clair et contraignant. Elle a désormais l’obligation légale d’utiliser cette approche. On peut difficilement demander plus à ce niveau-là […] le Québec ouvre la voie à une nouvelle foresterie respectueuse des limites des écosystèmes et favorisant une diversification de l'économie forestière», affirme Louis Bélanger, porte-parole de la commission Forêts de nature chez Nature-Québec. Reste maintenant à passer de la parole aux actes, concrets et conséquents !

Les sentiments sont toutefois mitigés du côté de Greenpeace, pour qui les dernières forêts intactes ont été carrément oubliées, suite à l’octroi des nouveaux contrats d’aménagement forestier. Aucun outil législatif n’est prévu dans la Loi sur l’aménagement durable des territoires forestiers pour protéger ces derniers écosystèmes forestiers intacts. Et pourtant, il ne reste que 10 % de forêts intacts commerciales sur le territoire québécois !

«La Loi 57 permettra la dilapidation des dernières forêts intactes», déplore Mélissa Fillion, responsable de la campagne Forêt boréale chez Greenpeace. Elle ajoute également que l’attitude du Ministères du développement durable (MDDEP) et celui des ressources naturelles (MRNF) est inacceptable. En effet, ces derniers ont la fâcheuse tendance à se renvoyer la balle quand il est question de conservation des espaces sauvages et de création d’aires protégées. «On nous a expliqué au ministère qu’il y avait une ouverture pour la protection des forêts intactes, mais que cela entrait dans la juridiction du ministère de l’Environnement et que les deux ministères n’avaient pas trouvé de terrain d’entente. C’est outrant de voir que c’est la machine gouvernementale qui ne suit pas.» Ridicule, n’est-ce pas ?

Enfin, du côté de l’industrie forestière, les mines sont basses. Les industriels sont mécontents de la tournure des évènements, puisque selon eux le ministère et les fonctionnaires contrôleront désormais les opérations, tandis que le pouvoir décisionnel de l’industrie sera grandement réduit. De toute façon, on voit le résultat lorsque l’industrie forestière détient le veto …

L’industrie forestière, aux prises avec une grave crise, devra enfin endosser les impacts de ses pratiques autrefois irresponsables. Désormais, les forêts seront protégées, du moins en théorie, des assauts incontrôlables de l’exploitation industrielle. Il s’agit maintenant de conserver et d’assurer le maintien des ressources naturelles, plutôt que de favoriser le profit à tout prix. Et, de toute façon, l’aménagement écosystémique procure de la matière première à l’industrie, tout en endiguant sa propension à vouloir tout raser. Finalement, elle protège l’industrie de sa propre mégalomanie. Faut-il également souligner que l’approche écosystémique est chose courante en Europe, recherchée par les citoyens, encouragée par les groupes écologistes et majoritairement acceptée par l’industrie… Le marché est également prêt à ce virage vert, grâce à la prestigieuse certification FSC. Le Québec est à l'heure d'un profond changement de mentalité...

Pour en apprendre davantage :

Une initiative québécoise de gestion durable des forêts... rentable, en plus ! :

M.
(Sources :