mercredi 25 novembre 2009

Le réchauffement climatique serait-il une arnaque scientifique ?

Un pirate informatique met à jour dix années de données scientifiques confidentielles, stockées dans les serveurs des ordinateurs de chercheurs de l’unité climatique de l’Université d’East Anglia. Certaines informations, mises en ligne sur un site russe, prouveraient, apparemment, que les changements climatiques sont une supercherie. Des sceptiques de toute acabit ont rapidement fait leurs choux gras de cette nouvelle, encore obscure.

La plupart de ces échanges sont pourtant inoffensifs, démontrant globalement qu’une opposition claire persiste entre les sceptiques du climat (affublés du qualificatif peu reluisant d’ «idiots» dans certains courriels), les climatologues et autres scientifiques impliqués dans le débat. Les scientifiques et les écosceptiques tentent, tour à tour, de convaincre la population mondiale du bien fondé de leurs théories climatiques respectives.

En revanche, un courriel marque l’attention ; certaines données historiques auraient été manipulées pour entériner la thèse du réchauffement climatique global. En effet, cette correspondance, signée et authentifiée par le directeur du Climatic Research Unit, paléoclimatologue, dendrologue et membre du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat), Phil Jones, stipule que certains résultats, liés à l’épaisseur des cernes d’arbres, ont fait l’objet d’une astuce statistique (« statistical trick ») pour masquer un soi-disant recul des températures depuis quelques décennies.


«Je viens d'appliquer l'astuce utilisé par Mike dans la revue Nature (...) pour masquer le déclin», peut-on lire, en lien avec un texte scientifique publié par le météorologue Michael Mann, de l'Université de Pennsylvanie.

Il faut toutefois souligner que le sens du terme « trick » a été démenti par le scientifique, prétextant que le terme avait été cité sans contexte, n’était pas péjoratif et qu’il ne signifiait nullement « astuce ». Il affirme également que le « déclin » climatique dont il est question dans le courriel est plutôt lié à une « divergence » scientifique inexplicable, reconnue depuis longtemps par la communauté scientifique, entre les réelles données climatiques et celles prélevées à partir des cernes des arbres.


Il n’en demeure pas moins qu’une onde de choc frappe la communauté scientifique, le monde écologiste… et les citoyens en général. Toutefois, avant de crier au scandale, encore faut-il être certain du contexte clair entourant cette affaire. Quelles sont les études en question ? Comment ont-elles été effectuées ? Quel est le protocole de recherche ? Les résultats sont-ils reproductibles, fiables ?

De plus, de puissants lobbies oeuvrent à renverser la théorie climatique, espérant ainsi voir les efforts de réduction des GES anéantis. C’est pourquoi cette récente nouvelle semble déjà proclamée comme une vérité absolue dans plusieurs journaux du globe et dans la blogosphère.

Mentionnons finalement l’extrême rigueur des travaux scientifiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat) ; les protocoles de recherche doivent être connus et reproductibles, les résultats sont entérinés par plusieurs autres experts et chaque article est passé au crible. Le GIEC est également détenteur d’un Prix Nobel de la paix pour l’ensemble de ses recherches sur le climat.

Attendons maintenant la suite…

Pour en connaître davantage sur la question :

M.

(Sources :

François Cardinal, Une arnaque, le réchauffement ?, La Presse, 23 novembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/200911/23/01-924366-une-arnaque-le-rechauffement.php

Étienne Leblanc, Le réchauffement en question. Une supercherie ?, Radio-canada.ca, 24 novembre 2009 ; http://www.radio-canada.ca/nouvelles/international/changements_climatiques/)

Aucun commentaire: