samedi 19 décembre 2009

Copenhague ; Une entente édulcorée voir le jour


Une entente édulcorée est survenue, à l’arrachée, hier à Copenhague. Rassemblés en réunion extraordinaire, cinq heures après la clôture officielle de la conférence climatique, les États-Unis, la Chine, l'Inde et le Brésil ont finalement acquiescé à un accord de principe réitérant leur engagement à lutter contre les émissions de GES et les changements climatiques, dans le but de juguler la hausse des températures mondiales à 2 degrés Celsius. Ainsi, l’accord prévoit un plafonnement «le plus tôt possible» des émissions de GES anthropiques. Des fonds pour venir en aide aux pays en développement seront également débloqués.

Or, aucune date ni aucun objectif chiffré ne figure dans cet accord, n’ayant aucune valeur légale. Un échec certain de l’avis de certains, un moindre mal pour d’autres. Les pays ratifiant cette entente édulcorée devront donc dévoilés leurs cibles chiffrées et écrites de réduction, afin de les inclure en annexe dans le document d’entente.

Néanmoins, cette entente doit rencontrer l’aval des 193 autres pays, chose acquise pour plusieurs, mais incertaine pour d’autres, compte tenu des tensions majeures qui persistent entre les pays en développement, les pays industrialisés et les petits pays insulaires. En fait, hier soir, les pays en développement attendaient étaient impatients de se retrouver en plénière, pour discuter d’un éventuel blocus contre l’entente, menaçant grandement les gains minimes de « l’Accord de Copenhague ». Cuba et la Bolivie refusent d’ailleurs l’accord. Il faudra maintenant attendre l’issu de cette plénière, qui devrait durer plusieurs heures.

Et les pays en développement se sentent trahis par les pays émergents, ayant négocié aux côtés des pays développés, tandis que l’Europe a accepté l’entente, à contrecœur.

Le président américain, Barack Obama, négociateur important de cette entente, affirme qu’elle est «insuffisante». Il s’agit plutôt d’une première étape, en vue des conférences climatiques de Bonn (dans les six prochains mois) et de Mexico (en novembre prochain), visant l’adoption d’un traité international réellement contraignant.

«C'est une première étape, a renchéri M. Obama. La science nous enseigne que beaucoup plus doit être fait.»

L’opposition est donc très vive. Le délégué soudanais Lumumba Stanislas Dia-Ping a déclaré que cet accord pouvait être qualifié de «pire de l'histoire». Renchérissant d’une même voix, les groupes écologistes ont manifesté leur grogne de voir naître une entente aussi faible, sans objectif chiffré, ni caractère contraignant et ambitieux. Selon Les Amis de la terre, l’accord est un «échec abject».

«Les négociateurs doivent retourner à la table et accoucher d'une véritable entente pour les gens et la planète d'ici la fin juin», ajoute Graham Saul, directeur général du Réseau action climat Canada, organisme parapluie des groupes environnementaux du pays.

«Ils disent qu'ils ont fait le travail, mais ce n'est pas vrai», expliquait Kim Carstensen, leader du WWF.

«Un échec historique pour les efforts consentis en vue d'obtenir un traité légalement contraignant capable d'arrêter le réchauffement mondial», précisait Ricken Patel au nom de Climate Justice.
Finalement, une entente pour sauver la planète ou la face des dirigeants ?

Pour connaître tous les détails ;

François Cardinal, Une entente au rabais à Copenhague, CyberPresse, 18 décembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/dossiers/conference-de-copenhague/200912/18/01-932434-une-entente-au-rabais-a-copenhague.php

Louis-Gilles Francoeur, Entente timide pour sauver la mise, Le Devoir, 19 décembre 2009 ; http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/279800/entente-timide-pour-sauver-la-mise


M.

vendredi 18 décembre 2009

L'actualité climatique en bref !

Copenhague ; un accord pour endiguer la déforestation massive des forêts primaires ?

Les négociations à Copenhague vont vraisemblablement se buter à un mur politique. Toutefois, un important consensus sur les forêts primaires pourrait bien s’avérer une des seules réussites marquantes de ce sommet. Néanmoins, plusieurs zones d’ombre persistent, aucune entente n’est encore ratifiée.

Si aucune régénération n’est orchestrée, la coupe à blanc des grands écosystèmes forestiers vierges (forêt tropicale en Amazonie ou Indonésie, la forêt boréale canadienne, etc), légale ou illégale, engendre près de 20 % des émissions de GES anthropiques, selon le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC). À la lumière de cette problématique climatique (et biologique), plusieurs experts se sont penchés sur la possibilité de récompenser les pays qui opterait pour la protection de ces écosystèmes, au détriment de la manne autrement engrangée par l’exploitation de ces forêts hautement productives.

L’objectif serait donc le suivant ; réduire de moitié la déforestation de ces forêts primaires, et de surcroît la disparition massive de la biodiversité, d’ici 2020. Arrêt complet de l’exploitation intensive d’ici 2030. Le programme REDD (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation), appelé à être de plus en plus cité, devrait intégrer ces deux cibles.

Le projet de crédits pour la conservation des forêts primaires mondiales demeure alléchant pour plusieurs ; pays détenteurs de forêts humides luxuriantes, multinationales propriétaires terriennes, etc. Les groupes écologistes craignent toutefois des dérapages environnementaux, tel que l’usage massif d’OGM et la plantation d’arbres en tant que monoculture, pratique contribuant à l’effritement de la biodiversité. À preuve, une multinationale similaire à Monsanto a tenté de se promouvoir ses activités en tant qu’outils de séquestration du carbone agricole…

Ainsi, cette mesure pourrait bien parvenir à protéger les derniers bastions de forêts primaires, encore debout contre vents et marées, en plus d’assurer la pérennité de la biodiversité et des services écologiques de ces écosystèmes incroyables et magnifiques. Reste, évidemment, à voir les détails de l’éventuelle entente…


Pour tous les détails ;

Louis-Gilles Francoeur, Une entente sur la protection des forêts primaires reste possible, Le Devoir, 17 décembre 2009 ; http://www.ledevoir.com/environnement/climat/279511/une-entente-sur-la-protection-des-forets-primaires-reste-possible




Le discours du Canada ; vague, ennuyant, injuste, sans intérêt !

Dans une salle vide, à minuit, le ministre canadien de l'Environnement, Jim Prentice, a livré un discours digne du gouvernement conservateur, c'est-à-dire sans substance, sans verve, prévisible et ennuyant. Et, pourtant... Stephen Harper était présent à Copenhague...caché sous son lit ???


À écouter sur le blog d'Étienne Leblanc (Radio-canada)
; http://www.radio-canada.ca/nouvelles/international/changements_climatiques/



La lutte aux changements climatiques, bonne pour la santé !

L’émission Les années-lumière à la radio de Radio-canada propose un reportage sur les bienfaits découlant de la lutte aux émissions de GES pour la santé collective. Des écobénéfices à la tonne !

Écoutez le reportage de Chantal Srivastava ; http://www.radio-canada.ca/emissions/les_annees_lumiere/2009-2010/




M.

mercredi 16 décembre 2009

Copenhague, Jour 10 ; Le Canada et ses sables bitumineux !


Lutte aux changements climatiques ; Le Canada octroie des passe-droits aux sables bitumineux !

Alors que la majorité des pays du globe planchent sur des ententes mondiales de réduction des GES, le Canada fait bande à part, encore une fois, et songent sérieusement à réduire les efforts des secteurs pétroliers et gaziers.

La chaîne CBC a pu mettre la main sur des documents gardés secrets par le gouvernement canadien, dans lesquels le gouvernement Harper désirait restreindre les efforts de réduction de GES de l’industrie pétrolière et gazière. Ainsi, dans son document Prendre le virage, les émissions de ses industries lourdes devaient être réduites de 15 mégatonnes par année, plutôt que 48 mégatonnes, actuel objectif. La hausse des émissions de GES des sables bitumineux, dans ce rapport, pourrait atteindre 165 % d’ici 2020.

Finalement, le document ne fait aucune mention des mesures à prendre pour rencontrer les objectifs canadiens annoncés de réduction des GES de 20% d’ici 2020 en regard du niveau de 2006.

Et, pour seule explication à cette tangente, le document stipule que le Canada doit s’aligner sur son voisin américain en matière de lutte aux changements climatiques, afin d’harmoniser les politiques économiques des deux pays.

«Ce plan secret est un scandale, a lancé Graham Saul, du Réseau action climat Canada, l'organisme qui regroupe l'ensemble des groupes écolos. Ces documents révèlent que les cibles de réduction des émissions que le Canada présente à Copenhague - aussi faibles soient-elles - sont un leurre. Le ministre Prentice doit cesser de mentir aux autres pays et admettre qu'il n'a pas l'intention de respecter son engagement

«Nous n'avons pas de commentaires sur de faux ou véritables ou ébauches de documents du cabinet, a indiqué Frédéric Baril, porte-parole du gouvernement conservateur. Toutefois, le ministre a toujours dit que nous sommes déterminés à aligner nos politiques sur celles des États-Unis. Mais aucune décision n'a encore été prise sur comment nous y arriverons que ce soit par secteur, par industrie ou individuellement

En marge de la Conférence de Copenhague, ce document secret a suscité l’émoi et la consternation chez les participants. Les écologistes et les opposants canadiens ont cri au scandale et exigent que le document soit rendu public, pour que tous puissent comprendre les véritables objectifs du pays en matière de lutte aux GES.

«Cela est l'aboutissement de quatre ans de tactiques, de mauvaise foi et de refus de travailler avec les parlementaires sur la question du climat», selon le député libéral David McGuinty. «Cette position pro pétrolière est un scandale», a renchéri le bloquiste Bernard Bigras.

Des militants d’une centaine de pays ont orchestré se sont couchés par terre pour protester contre cette nouvelle hypocrisie du Canada.

Pour connaître tous les détails ;

François Cardinal, GES: Ottawa envisage des cibles plus faibles pour le secteur pétrolier, La Presse, 15 décembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/200912/15/01-931089-ges-ottawa-envisage-des-cibles-plus-faibles-pour-le-secteur-petrolier.php

François Cardinal, La réduction des cibles pour le secteur pétrolier sème la consternation, La Presse, 15 décembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/dossiers/conference-de-copenhague/200912/15/01-931267-la-reduction-des-cibles-pour-le-secteur-petrolier-seme-la-consternation.php

Autres liens à consulter ;


René Homier-Roy s’entretient avec Jean Charest, qui réagit au fait que les secteurs pétrolier et gazier au Canada pourraient bénéficier de crédits d'impôt qui les aideraient à demeurer compétitifs sur les marchés internationaux. ; http://www.radio-canada.ca/emissions/cest_bien_meilleur_le_matin/2009-2010/chronique.asp?idChronique=99031

Jacques Beauchamp s’entretient avec Matthew Bramley, directeur du programme des changements climatiques à l'Institut Pembina à propos de cette nouvelle ; http://www.radio-canada.ca/emissions/maisonneuve_en_direct/2009-2010/




Les sables bitumineux et la pollution ; les chiffres de l’industrie démentis par une étude

Les sables bitumineux de l’Alberta seraient 5 fois plus polluants que ce que soutiennent les dirigeants de l’industrie, selon une nouvelle étude indépendante américaine, publiée il y a quelques jours. En outre, l’étude révèle que la pollution émanant de l’exploitation des schismes bitumineux serait deux fois plus étendue que les prétentions des industriels.

C’est ainsi que les émissions toxiques, inhérentes à l’extraction et à la transformation des sables bitumineux, équivaudraient à la somme des émissions d’un important déversement pétrolier, annuellement ! Et, la contamination des sols et des rivières avoisinants les sites d’exploitation serait vraisemblablement imputable à l’industrie des sables bitumineux, et non à des phénomènes naturels, comme l’arguent les représentants pétroliers. À preuve ; des composés organiques toxiques, apparentés à l’exploitation des sables bitumineux, ont été récoltés par les chercheurs dans la rivière Athabasca et ses affluents.

Ce rapport n’est pas le premier a critiqué vertement et à mettre en doute la véracité des études produites par l’industrie des sables bitumineux ainsi que le laxisme gouvernemental dans ce dossier.

Pour connaître les détails de cette étude ;

La Presse Canadienne, Sables bitumineux ; une étude contredit les chiffres de l’industrie, Cyberpresse.ca, 7 décembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/200912/07/01-928838-sables-bitumineux-une-etude-contredit-les-chiffres-de-lindustrie.php



Un documentaire sur les sables bitumineux altertains !

H2Oil, de Shannon Walsh
: « Un film nécessaire, un appel à l'action. », selon le jury de PRIX ÉCOCAMÉRA - présenté par Télé-Québec.
Broieriez-vous un verre d’eau contaminé à l’arsenic? Mangeriez-vous un poisson déformé? Resteriez-vous muet si votre voisin était le projet d’envergure le moins durable au monde et qu’il menaçait vos réserves d’eau, votre santé et votre survie? Voilà des questions auxquelles doivent présentement faire face des citoyens canadiens comme les membres de la communauté autochtone de Fort Chipewyan qui vivent à 250 km en aval des sites d’exploitation de sables bitumineux....

Pour tout connaître sur ce documentaire ; http://blogues.greenpeace.ca/?p=1501



M.

lundi 14 décembre 2009

Copenhague ; le Canada victime des Yes Men… Steven Guilbeault accusé à tort !


La rumeur est désormais avérée ; la supercherie (on aurait aimé qu’elle soit vraie…), impliquant un communiqué factice apparemment rédigé par le gouvernement du Canada et annonçant un revirement majeur de la position du pays dans le dossier des changements climatiques n’est pas l’œuvre de Steven Guilbeault d’Équiterre, mais bien des Yes Men, groupe d’imposteurs américains.

Le communiqué est paru lundi sur un site Internet imitant parfaitement le site gouvernemental d’Environnement Canada. Une nouvelle position du pays y était annoncée, préconisant plutôt une réduction des GES canadiens de 40 % sous le niveau de 1990.

Rapidement, le communiqué a été démenti par le porte-parole du gouvernement canadien, Dimitri Soudas, dans une note envoyée aux médias. Ce dernier laissait même sous-entendre que l’auteur de ce canular était nul autre que Steven Guilbeault d’Équiterre. L’écologiste, piqué au vif et accusé sans réelle preuve, a vertement critiqué l’attitude du gouvernement dans cet évènement.

Finalement, Radio-Canada a levé le voile sur ce scandale ; les Yes Men ont implicitement confirmé au chroniqueur Vincent Grou qu'ils étaient à l'origine du faux communiqué de presse qui a suscité tant d'émoi à Copenhague. Une conférence de Presse sera orchestrée demain par le groupe Yes Men, pour faire la lumière sur le canular.

Souhaitons que les membres du gouvernement Harper feront, à ce moment, des excuses officielles à M. Guilbeault, pour l’avoir accusé à tort d’un geste tout à fait contraire à l’attitude et à la crédibilité d’Équiterre. Fâcheux. Cet évènement déplorable démontre toutefois une chose certaine ; le gouvernement canadien est sur les dents et ne supportent plus aucune critique de ses maigres politiques climatiques… Une réaction surdimensionnée pour un gouvernement climatiquement inerte !

René Homier-Roy fait le point sur le canular et s'entretient avec François Cardinal, en direct de Copenhague ; http://www.radio-canada.ca/emissions/cest_bien_meilleur_le_matin/2009-2010/chronique.asp?idChronique=98945

M.

Copenhague, Jour 7 ; la revue de presse climatique en bref !


Le Canada classé avant-dernier pays dans le palmarès climatique du Germanwatch !

L’absence de plan national de lutte aux GES conduit le Canada à l’avant-dernière place au palmarès annuel de l’organisme Germanwatch ; le pays s’est ainsi classé au 59e rang sur 60, devant l’Arabie saoudite… et derrière le Kazakhstan !

Le Climate Change Performance Index, rédigé par le Greenwatch, dresse annuellement le portrait des émissions de GES et des politiques en matière de climat des plus importants pays du globe. Ainsi, c’est le laxisme politique du gouvernement canadien qui maintient le pays dans l’opprobre, en queue du classement.

«Non seulement le Canada tourne-t-il le dos au protocole de Kyoto, a-t-il ajouté, il ne veut rien faire de plus que suivre les États-Unis après 2012, ce qui n'est pas suffisant.», affirme Matthias Duwe, porte-parole de Climate Action Network, le regroupement international des écologistes.

Pour Matthew Bramley, directeur de l’Institut albertain Pimbina ; «la performance du Canada est la pire de l'ensemble du monde industrialisé. Le ministre (de l'Environnement) Jim Prentice s'était engagé au début de l'année à adopter une série de politiques avant la Conférence de Copenhague, mais on les attend toujours. Voilà pourquoi le Canada a terminé avant-dernier du classement.»

Sans commentaire.

Pour tout connaître de la piètre performance canadienne en matière de climat ;

François Cardinal, Palmarès climatique: le Canada recalé, La Presse, 14 décembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/200912/14/01-930771-palmares-climatique-le-canada-recale.php



Difficiles négociations climatiques !

Le fossé se creuse davantage à Copenhague, entre les trois parties impliquées ; pays développés et riches, pays émergents et pays insulaires, déjà victimes du réchauffement climatique.

«Le sort de mon pays est entre vos mains. J'en pleurais en me levant ce matin, ce qui n'est pas facile d'admettre pour un adulte», a déclaré Ian Fry, négociateur en chef de l'île pacifique de Tuvalu, et porte-parole des États menacés par la montée des eaux.

Et les textes qui circulent dans les couloirs de la conférence ne semblent qu’alimenter les tensions déjà vives entre les parties ; certains se disent lésés, d’autres affirment que les efforts sont inégaux, d’autres encore réclament des politiques climatiques plus strictes. Ainsi, les pays riches demandent à la Chine de s’engager davantage, cette dernière refuse, tandis que les petits pays insulaires exigent des premiers la responsabilité de leurs actes.

Les délégués à la conférence semblent plus négatifs que les organisateurs, en regard de l’issu des négociations. En effet, les premiers sont pragmatiques ; seuls les sujets périphériques sont réglés, comme la déforestation. Les seconds font preuve d’optimisme ; la présidente de la conférence, la ministre danoise Connie Hedegaard, affirme que «des progrès considérables ont été accomplis lors de la première semaine».

Néanmoins, les esquisses de projet de loi mettent en lumière l’extrême complexité des négociations ; les pays riches devraient réduire leurs émissions de l’ordre de 25 à 40 %, alors que les pays émergents devraient endiguer leurs émissions de 15 à 30%, sous un niveau estimé si rien n’était fait pour les contenir («business as usual»), tandis que les états insulaires plaident pour un scénario de réduction permettant de fixer la hausse des températures mondiales à 1,5 ºC.

Les demandes partent dans tous les sens, et les exigences des pays également. Rien ne sera simple.

Pour tout connaître de l’analyse de François Cardinal sur la conférence de Copenhague ;
François Cardinal, Le mercure monte dans la ville froide, La Presse, 14 décembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/200912/13/01-930710-le-mercure-monte-dans-la-ville-froide.php


Copenhague ; le Québec et l’Ontario dénonce l’inaction du Canada dans le dossier des changements climatiques

Le Québec et l’Ontario, provinces ayant mis de l’avant des plans provinciaux contraignants de lutte aux GES, craignent que leur implication dans la bataille aux changements climatiques permette aux autres provinces canadiennes, en particulier à l’Alberta, de polluer davantage l’atmosphère avec la complicité d’Ottawa.

Ainsi, en marge de la conférence de Copenhague, l’Ontario et le Québec ont exhorté le Canada à revoir à la hausse ses objectifs de lutte aux GES, sans quoi les efforts des deux provinces seront annihilés par le laxisme des autres, l’Alberta et la Saskatchewan, pour ne pas les nommer.

«L'ambition des uns ne peut être un laissez-passer pour les autres. Le Canada doit et peut avoir une cible plus ambitieuse », a déclaré la ministre québécoise de l'Environnement, Line Beauchamp.

«Comme Canadiens, c'est sûr que chaque prix fossile (ce prix remis quotidiennement par les écologistes internationaux au pays ayant le plus nui aux négociations) est une source d'embarras», a renchéri John Gerretsen, ministre ontarien de l'Environnement.

Pour tout savoir sur la conférence de Presse du Québec et de l’Ontario à Copenhague ;

François Cardinal, Chicane provinciale-fédérale à Copenhague, La Presse, 13 décembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/dossiers/accord-de-copenhague/200912/13/01-930651-chicane-provinciale-federale-a-copenhague.php

Pour lire l’analyse du Devoir sur la question des émissions de GES canadiennes ;

Louis-Gilles Francoeur, Le Québec se fait-il flouer ?, Le Devoir, 1 décembre 2009, http://www.ledevoir.com/environnement/climat/278352/lutte-contre-les-ges-le-quebec-se-fait-il-flouer)


M.

dimanche 13 décembre 2009

Les nouvelles climatiques, en bref !


Une mobilisation mondiale pour le climat !

Les rues de nombreuses villes et capitales du monde ont été prises d’assaut par plusieurs dizaines de milliers de manifestants, réclamant, d’un même souffle, un accord ambitieux et légalement contraignant pour stabiliser l’emballement du climat. Seulement au Danemark, près de 30 000 personnes selon la police, ou plutôt une centaine de milliers selon les organisateurs de la marche, ont défilé dans les rues de la capitale danoise, figée dans le froid hivernal.

Cette mobilisation mondiale pour le climat ajoute une pression immense sur les négociations à Copenhague, contribuant à élevé davantage le « prix politique » d’un éventuel échec politique à la conférence de Copenhague, selon Connie Hedegaard, présidente danoise de la conférence.

«Aujourd'hui, nous descendons dans les rues pour demander réparation de la dette écologique en faveur du Sud», expliquait Lidy Nacpil, militante philippine de la Jubilee South Coalition à Copenhague.

«Aujourd'hui, il n'y pas de coupure entre le combat contre le réchauffement climatique et le combat pour un autre monde», a affirmé l'eurodéputé français José Bové, venu à Copenhague pour «lier justice climatique et justice sociale».

Au Québec, des centaines de manifestants et plusieurs groupes écologistes se sont réunis pour souligner l’inaction du gouvernement canadien de Stephen Harper et exiger d’une voix forte des mesures soutenues pour endiguer l’hémorragie climatique ! Merci à tous les manifestants présents, ce samedi, au Square Philips, à Montréal !


Le Québec manifeste pour le climat ;
http://www.cyberpresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/200912/12/01-930521-le-quebec-marche-pour-le-climat.php

Les manifestations mondiales en photos ;
http://photos.cyberpresse.ca/50-7285/#enVedette/0/recherche/Rechercher%20un%20album/0/onglets/50/0/album/7285/174494/

Pour connaître les détails des manifestations mondiales pour le climat ;

Slim Allagui et Marc Preel, Forte mobilisation dans le monde pour le climat, Agence France-Presse, 12 décembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/dossiers/accord-de-copenhague/200912/12/01-930571-forte-mobilisation-dans-le-monde-pour-le-climat.php



Les réfugiés du climat ; un exil forcé pour éviter les frasques climatiques

Les changements climatiques font déjà des victimes aux confins du monde, principalement dans les pays les plus pauvres, malheureusement d’ores et déjà affaiblis par des troubles politiques, sociaux ou économiques.

En raison des frasques menaçantes du climat, les habitants de ces pays sont forcés de s’exiler, en terre plus clémente. Plusieurs d’entre eux ignorent même le mal qui afflige la terre ; les causes et les principes du réchauffement climatique ne leur ont jamais été expliqués, pourtant, ils en subissent quotidiennement les conséquences…

Ainsi, d’ici la fin du siècle, de 200 millions à 1 milliards d’êtres humains pourraient prendre la route déchirante de l’immigration, en raison des dérèglements climatiques. Et les douloureuses pérégrinations sont déjà amorcées dans certains pays, notamment le Bangladesh. La capitale de ce pays, elle-même fragilisée par les emballements du climat et vulnérable aux multiples inondations, devra accueillir, non sans mal, les dizaine de millions de réfugiés climatiques projetés. Et les frontières birmanes et indiennes, pays voisins, sont fermées… hermétiquement.

Le géographe bangladais Maudood Elahi affirme, sans équivoque : «Les pays qui disposent de plus grands territoires vont devoir changer leur politique migratoire. Si on considère que le réchauffement climatique est un problème global, on doit chercher les solutions à ce problème de façon globale

En outre, à moins de grands efforts internationaux pour contrer les changements climatiques, la situation mondiale des réfugiés climatiques risque fort bien de se dégrader davantage. «À l'avenir, les impacts des changements de fréquence et d'intensité des événements météorologiques extrêmes et ceux liés au niveau de la mer sont très susceptibles d'augmenter», explique Jean Jouzel, vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

Quelle tristesse. Solidarité avec tous les peuples du monde, touchés par les changements climatiques. Paix.

Lisez le récit d'une jeune artiste du Bangladesh, parcourant son pays pour parler des changements climatiques ;

Donatien Garnier, L'exil annoncé des réfugiés climatiques, La Presse, 12 décembre 2009, http://www.cyberpresse.ca/international/200912/12/01-930449-lexil-annonce-des-refugies-climatiques.php


M.