jeudi 29 octobre 2009

Hydro-Québec ; encore une illustration de gestion douteuse !

Vous vous souvenez de la controverse entourant la centrale thermique du Suroît, en 2004 ? Ce projet, devant être construit et opéré par Hydro-Québec, a rencontré la grogne populaire à Beauharnois. C’est que cette centrale au gaz naturel devait émettre des tonnes de GES. Aux dires de Marc Laviolette, du comité du non à la centrale au gaz du Suroît, entériner la création de ce type de projet, entraînant l’émission de GES, est criminel ! Aux termes, devant la pression citoyenne, le gouvernement du Québec a abandonné le projet, en 2004.

Néanmoins, Québec s’était empressé d’octroyer son aval à TransCanada Énergie pour la construction d’une autre centrale thermique, à Bécancour cette fois, pour la modique somme de 500 millions de dollars. Cette centrale de cogénération au gaz naturel pourrait produire 500 mégawatt d’énergie, de quoi alimenter une ville comme Laval. Pourrait, dites-vous ? En effet, depuis janvier 2008, Hydro-Québec n’achète plus d’énergie produite à Bécancour. Les surplus énergétiques issus de l’opération de cette centrale thermique sont bien encombrants, face à l’hydroélectricité amplement suffisante et déficitaire.

Et, l’aberration ne s’arrête pas ici. En plus d’avoir entériner la construction d’une usine polluante à des coûts faramineux, Hydro-Québec et le gouvernement provincial doivent désormais acquitter une facture de près de 150 millions de dollars par année, en dédommagement à TransCanada Énergie pour l’inactivité de la centrale ! En effet, puisque les entités gouvernementales et privées sont liées par contrat (PPP), Hydro-Québec, par l’entremise des citoyens québécois, devra défrayer jusqu’en 2026 ! À ce rythme, c’est plus de 2 milliards de dollars qui seront retirés des poches des contribuables québécois, pour une centrale inactive… et polluante lorsqu’en fonction !...

Mais pourquoi avoir mis sur pied une telle entreprise ? Il faut remonter à l’hiver 2003, alors qu’André Caillé (ancien président d’Hydro-Québec) et Sam Hamad (ancien ministre des Ressources naturelles, de la faune et des parcs) avaient décrété l’urgence de produire davantage d’électricité, en raison des risques pour la population. On craignait alors un manque d’électricité imminent. Ainsi, au nom de la sécurité énergétique, la centrale de Bécancour est née. Or, la crise énergétique n’ayant jamais eu lieu, la centrale est entrée en fonction 16 mois, d’octobre 2006 à janvier 2008...

Heureusement que les citoyens ont freiné la création de la centrale du Suroît… Encore une fois, merci Hydro-Québec pour cette saine gestion !

M.


(Source : Pierre Marceau, La centrale de TransCanada Énergie, un éléphant blanc, Radio-Canada, 28 octobre 2009 ;
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/economie/fil_economie.aspx)

Aucun commentaire: