jeudi 12 novembre 2009

Le BAPE est cinglant ; le MTQ doit impérativement revoir son projet de reconstruction de l’échangeur Turcot !

Le bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a finalement rendu mardi son verdict tant attendu quant à l’actuel projet de reconstruction de l’échangeur Turcot, proposé par le Ministère des Transports du Québec (MTQ). La réponse est cinglante et acérée ; le MTQ doit profondément revoir ses plans de reconstruction, en tenant compte, cette fois, des communautés touchées et du développement durable. Il devra désormais agir de manière solidaire, sans expropriation, ni remblai, ni enclave ou barrière d’acier. Les quartiers du sud-ouest sont déjà fortement stigmatisés par le déploiement de l’échangeur Turcot dans les années 60, portant meurtrissures de bitume et de fer, suffocant dans les vapeurs toxiques de l’heure de pointe et croulant sous la grisaille des piliers de béton. Selon le BAPE, l’espace urbain a été suffisamment bouleversé et fragmenté, sans y ajouter à nouveau des enclaves bétonnées et exproprier des citoyens à faibles revenus.

Néanmoins, le BAPE reconnaît l’urgence de reconstruire l’échangeur Turcot, en état de vétusté indéniable. Mais, des modifications majeures s’imposent, pour parvenir à un équilibre entre les doléances des citoyens et l’efficacité du transport routier. À ce sujet, le Bureau insiste et croit que la mégastructure de l’échangeur «devrait conserver sa capacité actuelle pour répondre à plus long terme aux besoins en mobilité de la région métropolitaine». Autrement dit, le BAPE ne prend aucune position claire et favorable quant à l’augmentation de l’efficience des transports en commun et alternatifs. En effet, certains groupes écologistes auraient souhaité que certaines voies du nouvel échangeur soient entièrement réservées aux transports collectifs. Cette position vague du BAPE déçoit certains acteurs, notamment le Conseil Régional de l’environnement de Montréal, qui désirait un appui de l’institution en faveur des transports alternatifs. Outre le CRE-Montréal, l’organisme communautaire Mobilisation Turcot a également réagit à l’annonce du BAPE, se disant rassuré de voir un nouveau rapport plaidant pour une refonte majeure du projet Turcot.

Mentionnons également que le rapport d’enquête du BAPE, comptant près de 130 pages, déplore la concertation publique insuffisante au cours des processus d’élaboration du projet. À cet égard, le document est sans équivoque ; «Lors des phases d’élaboration du projet, le ministère des Transports, en privilégiant l’information et la consultation plutôt que la participation et la concertation, semble ne pas avoir pu bâtir de partenariats satisfaisants».
Finalement, la ministre des transports, Julie Boulet, affirme prendre connaissance des conclusions du rapport, assurant que le nécessaire sera fait pour éclaircir les incertitudes soulevées et répondre aux préoccupations. Décidément, le projet Turcot n’a pas fini d’alimenter les passions et est résolument dévolu à faire exploser échéanciers et budgets !
Morale de cette histoire ; mieux vaut tenir compte des récriminations et des doléances des groupes communautaires et des citoyens avant de pourvoir à un projet de développement substantiel qui menace la qualité de vie de la communauté, l’environnement et la composition de l’atmosphère urbain. C’est pourtant simple…
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M.
(Sources ;

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