samedi 24 octobre 2009

La déforestation et la destruction des milieux humides concourent aux réchauffements climatiques


Certaines conséquences du dérèglement climatique sont d'ores et déjà avérées ; fonte accélérée des glaciers, gonflement de la taille des aires de répartition d'insectes ravageurs, maladies infectieuses nouvellement déclarées ou en hausse dans certains pays, extinction massive de la biodiversité, déplacement d'espèces végétales, etc.

Or, ces désastres écologiques seront bientôt d'intérêt publique, lorsqu'ils toucheront largement la santé globale et la qualité de vie des citoyens du monde entier. En fait, c'est même déjà le cas dans certaines régions du globe ; désertification galopante en Chine, perte de terres arables en Europe, au Mexique, aux États-Unis, famines accrues en Somalie, en Lybie, en Inde, assèchement des sources en eau au Tchad, au Niger, au Nigeria, en Chine, au Yémen, aux États-Unis, pollution industrielle en Russie, montée du flot d'écoréfugiés, etc. La réalité rattrape désormais douloureusement les projections alarmistes d'autrefois.

Or, les pratiques actuelles de développement ne sauraient contraindre cette progression destructrice des changements climatiques. En effet, aux confins du globe, la destruction des forêts, des prairies, des écosystèmes tourbeux et de manière générale, de la biomasse végétale, émet près d'un quart de toutes les émissions de GES dans l'atmosphère ! C'est plus que le parc automobile, les camions, les navires et les avions ! Ainsi, des forêts ancestrales sont rasées pour en extraire la ressource ligneuse, pour faire place à l'expansion des villes ou pour l'exploitation de gisements pétroliers ou gaziers. Des tourbières sont asséchées pour la matière organique qu'elles contiennent, ou pour faire place à un développement immobilier anarchique. Des prairies entières sont bloquées sous des couches opaques de bitume, brûlées ou détruites par l'agriculture extensive. Toutes ces agressions occasionnent des émissions massives de GES, notamment lorsques les sols sont perturbés par la machinerie ou les activités anthropiques et que la biomasse forestière relargue le carbone séquestré dans les tissus végétaux. Dans le cas particulier des tourbières, les sols asséchés relâchent du méthane, GES largement plus puissant que le CO2 ; 25 fois plus pour être exact.

Bien qu'une partie du carbone demeure emprisonnée dans les produits forestiers à grande durabilité (meubles, maisons, etc.), il n'est reste pas moins qu'un jour ou l'autre, ce carbone sera libéré et qu'il n'est que fractionnaire. Et la dégradation des écosystèmes se poursuit à un rythme effréné, plus qu'il n'est faut pour rééquilibrer les émissions de GES.

Néanmoins, plusieurs solutions existent pour contrer le dérèglement climatique, résidant principalement dans un principe simple de protection des territoires offrant des services écologiques vitaux. De grandes parcelles de terres devraient donc être conservées et protégées de tout développement industriel, formant des corridors d'aires protégées et offrant une luxuriante biodiversité, résiliente et apte à accueillir une faune variée.

Et comme David Suzuki le rappelle si bien, c'est en protégeant les forêts intactes, en assumant la responsabilité des émissions dégagées à la suite des activités d’exploitation, entre autres, et en aidant les pays en voie de développement à réduire leurs activités de déforestation que nous ralentiront le déséquilibre climatique.

M.
(Sources :

Aucun commentaire: