jeudi 21 janvier 2010

Les logos et certifications écologiques au Québec ; aucun encadrement législatif


Force est de constater que le marketing vert est à la mode, en hausse fulgurante et ahurissante, suscitant scepticisme et confusion chez les consommateurs. Les slogans et les logos maisons pullulent, sans aucune assurance de la crédibilité de ces certifications officieuses et douteuses. Deux chercheurs et professeurs à la faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke, Fabien Durif et Caroline Boivin, se sont intéressés précisément à cette situation chaotique, dans une étude à paraître.

Leur base de données, répertoriant près de 1205 produits nettoyant répartis en 133 marques, est constituée de tous les produits nettoyants, comprenant les détergents tout usage, à lessive, les assouplisseurs et les savons à vaisselle, vendus par 32 détaillants québécois. Bien que l’analyse statistique soit encore préliminaire, les chercheurs ont dressé un portrait plutôt confus de la situation du marketing vert au Québec. (Les résultats doivent également être corroborés par des pairs.)

Des logos qui portent à confusion

Les chercheurs ont ainsi recensé près de 58 labels différents, arborant diverses images se rapportant à la nature ; feuille, fleur, animaux, etc. Pis encore, des slogans maisons, des allégations sans logo officiel, des références à des critères arbitraires font office de certification écologique dans bien des cas.

Aucun encadrement législatif


«Il y a un manque de compréhension, une confusion et une méfiance à l'égard des écolabels, a déploré M. Durif lors d'un entretien téléphonique au Soleil. [...] Il y a des pays qui limitent le nombre de labels officiels. Je ne suis pas spécialiste en droit, mais on a fait quelques recherches et il n'y a pas d'encadrement législatif ici. Une marque peut s'autodéclarer verte, peut mettre des slogans et des logos verts maison : il n'y a pas d'interdiction spécifique. Il y a une liberté totale là-dessus. »

«L'encadrement législatif, cela permettrait de distinguer les compagnies qui ont une vraie culture verte de celles qui instrumentalisent l'argument vert pour augmenter leurs ventes. À l'heure actuelle, les entreprises qui sont vraiment performantes au niveau vert n'arrivent pas vraiment à se distinguer, à le faire savoir», plaide-t-il.

Une certitude dans tout ça ?

Dans la mer de certifications bidons et de logos maisons qui submergent les tablettes des commerces, seuls quelques certifications, officielles et crédible, éclairent réellement les consommateurs soucieux de l’environnement. Les labels EcoLogo, Environmental Choice Programm et Design for the Environment figurent parmi ceux-là, ayant été créés par des agences gouvernementales et faisant l’objet de suivis et de vérifications. À rechercher, donc.

M.
Source ; Jean-François Cliche, Logos écologiques; le Far West vert, Le Soleil, 18 janvier 2010 ; http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201001/17/01-940105-logos-ecologiques-le-far-west-vert.php

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