
«À compter de lundi, tous les projets connexes seront stoppés, a dit M. Rocheleau. Il y a beaucoup d'entrepreneurs qui vont perdre leur emploi. En plus des emplois directs, c'est 2500 emplois indirects qui seront supprimés. Tout ce qui était en route depuis un certain temps sera arrêté afin de transformer la raffinerie en terminal.»
Selon ce dernier, la situation du secteur pétrochimique au Québec est « précaire », sans compter la féroce compétition américaine pour la création de mégaraffineries qui gruge rapidement la part du marché québécois quant au raffinage des produits pétroliers.
Plusieurs économistes, environnementalistes, politiciens et autres spécialistes des questions énergétiques avaient prédit ce déclin du pétrole. Ce combustible fossile, en plus de contribuer largement aux changements climatiques et à la pollution atmosphérique, semble effectivement s’écouler à un rythme dépassant largement sa régénération. Les prix à la hausse du baril de pétrole, les gisements qui s’épuisent, les fermetures de raffineries, les primes à l’efficacité énergétique, le virage vert et forcé de l’industrie automobile, l’engouement pour les énergies renouvelables ainsi que l’insoutenable coût environnemental de cette industrie hautement polluante (situation décriée par un nombre toujours croissant d’acteurs sociaux) confirment la fin d’une époque.
À trop vouloir protéger ses secteurs primaires, le Québec a-t-il tout misé à tord ? L’exploitation des ressources naturelles n’est-elle pas une solution simpliste à l’essor économique d’un pays ? Peut-être devrions-nous désormais miser davantage sur les ressources humaines, la création de services et d’expertises variées, issues d’une économie basée sur la créativité, l’ingénuité et l’inépuisable matière grise, plutôt que sur l’exploitation insatiable de ressources épuisables et fort peu rentables à long terme ?
Libérons-nous de nos ornières, innovons et devenons les leaders canadiens de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables et réellement vertes. Le Québec a les moyens de ses ambitions. Ne manquons pas le virage planétaire.
Pour connaître tous les détails de cette fermeture ;
Julien Arsenault, Shell va fermer sa raffinerie de Montréal-Est, La Presse canadienne, 7 janvier 2010 ; http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/energie-et-ressources/201001/07/01-937020-shell-va-fermer-sa-raffinerie-de-montreal-est.php
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