jeudi 19 novembre 2009

L’opposition accuse le gouvernement Harper d’être indolent face aux changements climatiques


L’opposition aux communes pointe du doigt l’inaction du gouvernement Harper dans la lutte aux changements climatiques. À trois semaines du sommet international de Copenhague, où un accord mondial contraignant est toujours espéré (!!), les péquistes et les libéraux s’inquiètent du manque de leadership des conservateurs et de l’opprobre jeté sur le pays en raison de l’indolence du gouvernement en place. En fait, selon les partis d’opposition, Stephen Harper a littéralement abandonné la bataille, en affirmant ouvertement que l’issu du sommet de Copenhague est très incertain.

«Le gouvernement admettra-t-il que son insistance à vouloir torpiller la possibilité d'un accord à Copenhague est fait dans l'unique but de plaire à ses amies les pétrolières ?», a questionné Gilles Duceppe.

Le gouvernement Harper continue, à tort, de marteler son argument économique en guise de justification pour son inertie dans le dossier des changements climatiques. En effet, il plaide pour un accord qui ne serait pas trop contraignant, pour ne pas mettre à mal l’économie canadienne. Or, selon l’opposition, c’est justement en se traînant les pieds que le gouvernement Harper nuira à l’évolution de l’économie du pays, en n’investissant pas suffisamment dans les énergies alternatives et les technologies vertes. L’Allemagne, la France, la Suisse, l’ensemble des pays européens, et même la Chine et les États-unis, pourvoient déjà massivement à un financement des technologies énergétiques à la fine pointe.

«Les pays du monde réorganisent leurs économies afin d'être compétitifs dans la course globale à l'énergie propre», a fait valoir David McGuinty, porte-parole libéral en matière d'environnement, en faisant référence à l’Allemagne, la Chine et les États-unis.

Les conservateurs, en brandissant inconsciemment l’argument de la vitalité de l’économie canadienne, risquent fort bien de ne plus être dans la course lorsque l’économie mondiale se sera tournée résolument vers l’écologie et l’efficacité énergétique. Et la métamorphose est d’ores et déjà enclenchée…

Néanmoins, les conservateurs réitèrent leur priorité ; l’économie, basée sur l’exploitation dévastatrice des sables bitumineux, la contamination des nappes phréatiques et des cours d’eau, la mise à mort de la forêt boréale (plus grand écosystème forestier du globe et plus grand puits de carbone de la terre) par les compagnies forestières… Cependant, le gouvernement Harper se soumettrait à un accord international imposant, si tous les grands pays émetteurs de GES, y compris les pays émergents tels la Chine et l’Inde, devaient également se plier aux mêmes règles. Toutefois, au sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en fin de semaine dernière, les représentants des 21 pays membres ont rejeté une cible de réduction de 50 pour cent des GES d'ici 2050.

Mentionnons également que l’attitude des conservateurs dans le dossier des changements climatiques a été dénoncée par Tim Flannery, professeur au Copenhagen Climate Council. Selon ce dernier, le Canada fait partie des pays ayant le moins respecté ses engagements dans le cadre du protocole de Kyoto. Et cela est sans compter tous les prix « citrons » et « fossiles » que le Canada s’est vus décernés dernièrement.

«Les conservateurs ont fait tout ce qu'ils ont pu pour miner le processus pour aboutir à Copenhague, et maintenant, ils prédisent son échec, un échec auquel ils ont grandement contribué», a affirmé Thomas Mulcair, néo-démocrate.

À lire pour comprendre l'impact réel des mesures écologiques sur l'économie :


M.
(Source : Fannie Olivier, Copenhague: l'opposition considère que Harper a déclaré forfait, La Presse canadienne, 16 novembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/200911/16/01-922233-copenhague-lopposition-considere-que-harper-a-declare-forfait.php)

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