mercredi 27 janvier 2010

Plan Nord ; une table des partenaires du Plan Nord pour le moins disproportionnée !


La Table des partenaires du Plan Nord, mise sur pied par le gouvernement Charest pour réfléchir aux enjeux de développement des territoires du nord québécois, souffre d’une étrange disparité au niveau de la représentation des organismes de conservation des espaces naturels et de la biodiversité. Elle se réunissait hier, malgré cette configuration discriminante.

En effet, alors que le gouvernement libéral s’était engagé, lors de sa dernière campagne électorale, à soustraire du développement industriel près de 50 % du nord de la province, les représentants des groupes écologistes, des organisations dont l’expertise est dédiée à la conservation des écosystèmes et au développement durable n’occupent que deux sièges à la Table des partenaires du Plan Nord.

«Sur 27 membres de cette Table, il n'y a que deux sièges associés à l'environnement et au développement durable. Et aucun des groupes représentés n'a de siège social au Québec!», dénonce Christian Simard, directeur de Nature Québec, organisme phare en matière de conservation et de protection des écosystèmes.

Autant dire que le gouvernement semble évacuer ses meilleurs outils d’analyse et d’encadrement du développement du nord, préférant, encore une fois, favoriser la préséance des discours du développement sur ceux de la conservation de la biodiversité.

Pour Nature Québec, l’heure est à la réelle concertation des acteurs, afin d’adapter le développement industriel aux nouvelles réalités environnementales ; changements climatiques, crise de la biodiversité, vulnérabilité accrue des écosystèmes nordiques, etc.

Nature Québec cite, à titre d’exemple, l’Ontario, où une table de concertation, regroupant des écologistes, des autochtones, des industriels et des scientifiques, a été instauré dans le but ultime de redéfinir le développement des territoires du nord ontarien avec la priorité de protéger les derniers bastions d’espaces vierges et la biodiversité nordique.

Or, le modèle québécois semble encore privilégier le développement effréné au détriment de la préservation des écosystèmes, dont nous sommes pourtant tous dépendants, et cela, en contradiction avec les prémisses du développement durable.

Et comme l’explique Christian Simard, «on se garroche plutôt dans le Nord avec nos vieux modèles du Sud». Un peu de vision, M. Charest ?

Avec cette approche, que restera-t-il du Nord ?

À lire ;

Nature Québec (Communiqué de Presse) ; La table du Plan Nord se réunit aujourd’hui ; Nature Québec déplore la sous représentation de la conservation ; http://www.naturequebec.org/ressources/fichiers/Aires_protegees/CO10-01-26_PlanNord.pdf

Louis-Gilles Francoeur ; Développement du Nord ; l’Ontario citée en exemple, Le Devoir, 27 janvier 2010 ; http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/281885/developpement-du-nord-l-ontario-citee-en-exemple

M.

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