mercredi 27 janvier 2010

Le GIEC… dans l’eau chaude !


Le Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est définitivement aux prises avec un problème d’image et de transparence. Une refonte en profondeur des procédures du GIEC est souhaitable, voire même cruciale pour la suite des choses, question de maintenir la crédibilité de cette organisation mondialement reconnue.

La semaine dernière, le GIEC a dû admettre qu’il avait commis une « erreur regrettable » quant aux prévisions erronées concernant la fonte des glaciers himalayens. Dans son dernier rapport, le groupe d’expert avait prédit la disparition ultime de ces masses de glace d’ici 2035. Or, le scénario ne s’avèrera pas dans les délais annoncés, selon toute vraisemblance, puisque cette évaluation n’a aucun fondement scientifique. Elle émanerait plutôt d’une simple citation d’un chercheur indien dans la revue New Scientist, citation par la suite niée par le protagoniste en question.

Puis, lundi, le Times londonien a asséné un second coup de masse au GIEC, alléguant que le président, Rajendra Pachauri, aurait profité des prédictions concernant la fonte des glaciers de l’Himalaya pour encaisser près de 500 000 $ en fonds de recherche pour l’institut qu’il dirige, la Energy and Resources Institute.

Le quotidien a également affirmé que le GIEC définit, sans preuves inexorables, donc sans confirmation par les pairs, un lien de causalité entre les dérèglements climatiques et le gonflement des coûts reliés aux catastrophes naturelles.

Ces nouvelles dénonciations marquent une autre crise de la transparence au GIEC, déjà fortement marqué par l’émergence massive de climatoseptiques. Les experts du GIEC interrogés à propos de cette situation concluent qu’aucun système n’est parfait et que les procédures de travail et de recherche du groupe devront être rigoureusement revues et resserrées, sans quoi la crédibilité de cet organe majeur de recherche pourrait être sévèrement entachée par ces bévues.

«Le but du GIEC est de tenter de dégager les conclusions des plus récentes études. Le corollaire est qu'on ne peut se cantonner à citer ce qui est totalement et parfaitement compris et documenté, comme les lois de Newton ou Maxwell. […] On doit parfois utiliser le "meilleur jugement éclairé", pour donner ce qui semble être probable ou consensuel, sur des points qui ne seront absolument démontrés que bien plus tard», souligne René Laprise, directeur du Centre pour l'étude et la simulation du climat à l'échelle régionale de l'UQAM et seul auteur québécois au GIEC.

Ces erreurs permettront ainsi aux experts du GIEC de peaufiner et de promouvoir des méthodes de recherche plus transparentes et reproductibles.

Quoiqu’il en soit, la responsabilité anthropique des dérèglements climatiques n’est plus à faire. «La physique du phénomène est comprise depuis plusieurs décennies et ne peut être remise en cause, fait remarquer René Laprise, sauf si on est vraiment de mauvaise foi, ou qu'on a des intérêts à nier l'évidence scientifique.»

Et, il subsiste une certitude dans toute cette histoire ; la hausse des concentrations de GES dans l’atmosphère conduira inévitablement à la fonte des glaciers himalayens. Le moment pourrait être retardé, devancé… quelle différence ? Car, après tout, la science est parfois empreinte d’incertitudes, les modèles peuvent être imparfaits et la nature est imprévisible ; les projections exactes peuvent être difficilement rencontrées à tout coup. Néanmoins, elles permettent de dégager d’importantes tendances ; les dérèglements climatiques, engendreront des impacts probablement incontrôlables, affectant drastiquement nos modes de vie et nécessitant des ajustements majeurs de la part des sociétés humaines. Inutile, donc, de spéculer sur le moment exact de ces mutations, ou encore d’achopper sur des détails temporels. Concentrons-nous sur les faits et les réalités ; vivre à nouveau en harmonie avec la terre, son climat, ses écosystèmes, ses composantes, nous sera salutaire à tous. Assurément.
En somme, les bévues GIEC ne doivent surtout pas détourner l’attention, déconstruire le momentum mondial ou occulter le débat actuel, crucial et incontournable, entourant l’adaptation des sociétés humaines aux dérèglements du climat.


Pour lire l'article ; François Cardinal, GIEC ; après les fleurs, le pot, La Presse, 26 janvier 2010 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/climat/201001/26/01-943177-giec-apres-les-fleurs-le-pot.php



Stephen Harper parlera d'environnement à Davos

À l'occasion du Sommet économique de Davos, en Suisse, le Premier ministre du Canada souhaite aborder la question des changements climatiques, bien que le pays ne soit doté d'aucun plan contraignant à l'heure actuelle. Selon un haut responsable gouvernemental, l'environnement occupera donc une place prépondérante à l'ordre du jour canadien...
«Nous voulons une entente à long terme sur les changements climatiques», a déclaré le responsable du gouvernement canadien, faisant allusion aux prochaines rencontres sur la question.


À voir....


Source ; Pascal Lapointe, Agence Science Presse, Harper mettra l'accent sur l'environnement à Davos, 24 janvier 2010, La Presse canadienne ; http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201001/24/01-942500-harper-mettra-laccent-sur-lenvironnement-a-davos.php


M.

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