lundi 21 décembre 2009

Copenhague ; analyse des leçons à tirer de la conférence climatique


Les négociations climatiques à venir seront difficiles !

Le contexte dans lequel s'est achevée la conférence de Copenhague, gravée dans la tête de plusieurs comme un historique rendez-vous manqué, trace la voix aux futures négociations... En effet, le momentum mondial entourant la conférence disparaîtra-t-il avec le cynisme ambiant ? La mobilisation citoyenne, fusant de tous les horizons du globe, sera-t-elle annihilée par le désintérêt, l'absence de confiance en nos dirigeants ? Les pourparlers à venir sauront-il susciter autant d'espoir et d'intérêt médiatique que la conférence passée ? Peut-être que les dirigeants, devant une telle démobilisation projettée, pourront, à leur guise, négocier à l'abri des regards...

Et les maigres gains de l'Accord de Copenhague en sont-ils vraiment ? En effet, l'objectif de limiter la hausse des températures mondiales à 2 °C avait déjà été entériné à la conférence de Bali et réitéré à Podzan l'an dernier... Lors de cette dernière conférence, les protagonistes avaient même inclu dans les documents officiels que cet objectif ne pourrait être rencontré qu'en réduisant de 25 à 40 % les émissions mondiales de GES, sous leur seuil de 1990.

De plus, aucun contexte de réduction, aucune cible ambitieuse, aucune date ne figure dans l'Accord de Copenhague... que des invitations à agir, dans un cadre volontaire... Or, le protocole de Kyoto, davantage contraignant, n'a pourtant pas empêché les pays signataires d'augmenter leurs émissions de GES !! Alors, quoi penser d'un « accord » aussi leste ?

Et comme le fait remarquer Louis-Gilles Francoeur dans son article Analyse ; L'après-Copenhague s'annonce laborieux, les pays ratifiant l'accord de Copenhague ne sont pas tenus de se présenter aux prochaines conférences, puisqu'il ne contient pas l'engagement de s'engager dans une négociation en cours d'année pour parvenir à un véritable traité à la conférence de Mexico l'an prochain.

Peut-être, tout compte fait, que nous nous sommes fait passer un monumental sapin... Rien de dramatique pour les pays industrialisés... mais pour les autres ; toujours plus de désertification, d'épisodes de catastrophes naturelles, de sécheresse ou d'inondation, de famine, de pauvreté, de malnutrition due aux terres épuisées... toujours plus d'incertitude et d'inéquité. Toujours plus de tristesse et d'insécurité. Toujours plus de drames et de larmes. Toujours plus de réfugiés climatiques.

Souhaitons que les prochaines conférences tiennent véritablement compte de l'instabilité climatique, sociale et politique qui pèse sur notre Planète sous tension.

Quel dommage.

M.

À lire absolument ;


Louis-Gilles Francoeur
, Analyse ; L'après-Copenhague s'annonce laborieux, Le Devoir, 21 décembre 2009 ; http://www.ledevoir.com/environnement/climat/279860/analyse-l-apres-copenhague-s-annonce-laborieux

François Cardinal, La montagne accouche d'un souriceau, La Presse, 21 décembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/francois-cardinal/200912/21/01-932873-la-montagne-accouche-dun-souriceau.php


Et pourquoi pas ;

André Pratte, Notre arrogance, La Presse, 21 décembre 2009 ; http://www.cyberpresse.ca/opinions/editorialistes/andre-pratte/200912/21/01-932875-notre-arrogance.php

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