lundi 8 février 2010

Une initiative fantastique ; jumeler des agriculteurs et des épiceries pour faire pousser des légumes !

Les légumes et les fruits, en épicerie, terminent trop souvent leurs vies dans les sites d’enfouissement, faute d’avoir été achetés par des consommateurs, ou encore, en raison de la surproduction agricole.

Toutefois, certains propriétaires de supermarchés ont décidé de remédier à cette situation fâcheuse, bien avant l’arrivée des usines de traitements des déchets organiques. Ainsi, des épiciers et des agriculteurs unissent leurs forces pour recycler les fruits et légumes périmés ou trop défraîchis pour être vendus en commerce. L’idée est simple ; composter ces matières organiques pour en faire de l’engrais pour les terres agricoles !

«Nos magasins produisent beaucoup de matières organiques et c'est une avenue très intéressante pour nous», explique Anne-Hélène Lavoie, porte-parole du groupe Sobeys.

En effet, près du tiers des déchets produits par les épiceries est composé de matières organiques. Avec ce processus de compostage, les IGA participants remettent les fleurs coupées, le pain et les cartons cirés, qui peuvent ainsi être transformés, en plus des fruits et légumes périmés. Des épiceries des deux autres grandes bannières, Metro et Provigo, font de même partout au Québec.

Certains commerçants oeuvrent directement avec les agriculteurs de leur région, tandis que d’autres tirent profit d’un partenariat avec AZN2 Environnement, une firme jumelant des épiciers avec des exploitants agricoles dans le but de gérer écologiquement les déchets organiques.

Comme les légumes et les fruits doivent être dépouillés de tout emballage, élastiques, filets ou barquettes, une manutention est nécessaire pour préparer les déchets organiques à la collecte. Un surplus de travail pour les employés.

«Au départ, c'était un peu comme le recyclage: on croyait que ce serait très compliqué, mais les employés ont vite pris l'habitude», explique Normand Barbeau, directeur du supermarché IGA de Dollard-des-Ormeaux qui participe au projet AZN2 depuis deux mois et qui en est ravi.

Ainsi, des dizaines d’épiceries, à l’échelle de la province, participent actuellement à ce projet de gestion écologique des matières organiques. Ces dernières sont recueillies par deux fermes, dans la région montréalaise et dans la région de Québec.

«Actuellement, les épiciers paient pour faire enfouir leurs déchets: nous leur disons qu'ils peuvent choisir de payer un agriculteur qui va les valoriser», dit Michel Dufour, président d'AZN2 Environnement.

La firme remet ensuite une partie de ses coûts de collecte à l’agriculteur, devant par la suite transformer les matières organiques en compost. Autrement dit, en plus d’encaisser des compensations, l’agriculteur obtient un engrais, réduisant de surcroît les coûts reliés à l’achat de fertilisant industriel et chimique.

«Dans certains cas, ils n'achèteront plus jamais d'engrais chimique», estime Michel Dufour.

Une initiative complètement logique et magnifique, prouvant que le partenariat local est plein de promesse… et que quand on veut vraiment, c’est possible ! Chapeau !

M.


(Source ; Stéphanie Bérubé, Des déchets pour faire pousser nos légumes, La Presse, 2 février 2010 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/201002/02/01-945365-des-dechets-pour-faire-pousser-nos-legumes.php)

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