mardi 2 février 2010

GES; Le Canada affiche ses couleurs… gris, comme dans pollution atmosphérique et changements climatiques !


Le ministre fédéral de l’Environnement, Jim Prentice, a finalement dévoilé les maigres objectifs du gouvernement conservateur en matière de lutte aux changements climatiques, ce samedi. Aucune surprise, donc, puisque les cibles n’ont pas été revues à la hausse, mais plutôt à la baisse ; des cibles identiques à celles préconisées par les États-Unis, soit une diminution de 17 % des émissions de GES selon les niveaux de 2005, d’ici 10 ans. Cette annonce a littéralement soulevé lyre des partis d’opposition et des groupes écologistes qui affirment que ces cibles sont encore moins contraignantes que celles présentées à la conférence de l’ONU sur le climat à Copenhague.

Il faut d’ailleurs faire une mise au point. La nouvelle cible canadienne ne respecte pas l’année de référence adoptée par l’ONU, soit 1990. Ainsi, reportée à l’année de référence, la cible annoncée correspondrait plutôt à une augmentation de 2,5 pour cent des émissions, d'ici 2020, au-dessus du niveau de 1990, selon Greenpeace et Équiterre.

Quoiqu’il en soit, les groupes écologistes, et la population canadienne sensible aux questions climatiques, doutent fortement que le gouvernement conservateur puisse respecter ses propres cibles, aussi minables soit-elles.

«Ce dernier renie les obligations du Canada dans le cadre du Protocole de Kyoto et laisse les émissions de gaz à effet de serre canadiennes augmenter alors qu'il s'est engagé à les réduire», font remarquer les responsables de Greenpeace.

«Si on avait besoin d'une preuve supplémentaire que le gouvernement conservateur se fiche des changements climatiques, on vient de l'avoir!» a renchérit Steven Guilbeault, porte-parole d'Équiterre.

Autre point inquiétant ; le gouvernement canadien ne dispose d’aucun plan d’action concret pour la rencontre de ces objectifs climatiques, contrairement à son homologue américain.

«Au Canada, nous n'avons toujours pas de plan pour les changements climatiques, a déclaré M. McGuinty, député fédéral d'Ottawa-Sud et porte-parole libéral en matière d'environnement et d'énergie, en entrevue à La Presse Canadienne, samedi. Il n'y a pas vraiment d'annonce ici. Depuis presque quatre ans, trois ministres de l'Environnement nous disent la même chose

Pour sa part, M. Prentice martèle que le Canada respectera ses engagements si les autres pays industrialisés ou émergents font de même.

«Nous savons qu'il nous est possible d'atteindre notre objectif, nous sommes prêts à le respecter et les autres pays devront faire de même», a renchéri le ministre de l'Environnement.

Pas question, donc, d’être avant-gardistes et leaders en matière de lutte aux changements climatiques et d’afficher une économie verte. Quelle cécité désasteuse chez les conservateurs canadiens !

Sources ;
Bill Graveland, Accord de Copenhague: le Canada dévoile ses objectifs, La Presse canadienne, 30 janvier 2010 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/201001/30/01-944777-accord-de-copenhague-le-canada-devoile-ses-objectifs.php

Catherine Handfied, Copenhague: Ottawa abaisse sa cible, La Presse, 1 Février 2010 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/201002/01/01-944980-copenhague-ottawa-abaisse-sa-cible.php

L'entretien de Pierre Maisonneuve avec Steven Guilbeault ; Guilbeault Gaz à effet de serre: Ottawa s'aligne sur Washington ;http://www.radio-canada.ca/emissions/maisonneuve_en_direct/2009-2010/



La Politique québécoise sur les émissions polluantes des véhicules est taxée de « sottise »par Jim Prentice !

C’est à Calgary que Jim Prentice, ministre fédéral de l’Environnement, a vertement critiqué la nouvelle politique québécoise, visant à réduire les émissions polluantes des véhicules. Ainsi, le ministre a littéralement taxé la stratégie environnementale du Québec de contre-productive, affirmant qu’elle affaiblira la compétitivité du Canada en Amérique du Nord. Il dénonce également l’attitude du Québec, qui ferait bande à part, forçant les consommateurs à aller se procurer des automobiles outre frontières.

La ministre québécoise de l’Environnement, Line Beauchamp, rétorque aux critiques de son homologue et détracteur en précisant que le Québec ne fait pas bande à part, puisque les états limitrophes de la province (New-York, Maine, etc.) imposeront aussi des normes sévères en matière de pollution automobile. Elle réitère également que le Canada lui-même promis des normes d’émissions plus rigoureuses dès l’an prochain.

« Le Québec n'agit pas seul. Le Québec agit en même temps que 15 autres États aux États-Unis, dont les États voisins du Québec: New York, le Vermont, le Maine. En fait, tous ces États, en Amérique du Nord, représentent 40 % du marché de la vente d'automobiles. Donc on n'agit pas seul, mais c'est vrai que nous, on passe à l'action », a expliqué Line Beauchamp.

Curieux comme cette rebuffade du fédéral a des airs de vengeance face à la critique publique de Jean Charest à l’endroit de Stephen Harper, concernant la lutte aux changements climatiques … Susceptibles, les conservateurs ?


Sources ;

Agence France-Presse, Line Beauchamp réplique aux critiques de Prentice, CyberPresse, 2 février 2010 ; http://www.cyberpresse.ca/environnement/201002/02/01-945453-line-beauchamp-replique-aux-critiques-de-prentice.php

Radio-Canada, Véhicules écoénergétiques ; Ottawa tamponne Québec, radio-canada.ca, 2 février 2010 ; http://www.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2010/02/02/001-prentice_auto_quebec.shtml

Le résumé de Daniel L’Heureux, Bisbille Ottawa-Québec ; http://www.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2010/02/02/001-prentice_auto_quebec.shtml


M.

2 commentaires:

Ariane a dit…

Seigneur, c'est à se demander s'ils sont susceptibles ou simplement négationnistes!

Marie-Pierre.B. a dit…

Mmmm.. Je doute de moins en moins qu'ils s'acharnent vraiment à ralentir les processus visant à lutter contre les changements climatiques. Évidemment, ils ont beaucoup d'intérêt... (et malheureusement l'ensemble du Canada également) dans les sables bitumineux et l'industrie du transport... Alors, comment gérer tout ça ? En faisant passer les provinces progressistes pour des moutons noirs qui vont contre les intérêts économiques du pays. Belle campagne de salissage !