dimanche 24 janvier 2010

Diminuer sa consommation de viande pour sauver le climat et la biodiversité !


Et si la sauvegarde de la biodiversité mondiale et du climat devait se traduire inéluctablement par une modification drastique de notre mode de vie, de nos valeurs ? C’est du moins la thèse, partagée par plusieurs sociologues, écologistes, économistes et autres experts, de Rajendra Pachauri, président du Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC).

La société moderne fait fausse route en axant toute sa richesse et sa réussite sur les biens matériels, sur le capitaliste parfois sauvage. Elle s’entête constamment à encourager ses membres à consommer davantage, pour rayonner bêtement au sein d’une collectivité matérialiste, abrutissante, aliénante. Cette obsession de la consommation abusive, de la surproduction dévastatrice et de la croissance à tout prix est délétère, extrêmement dangereuse. La restructuration de la société moderne est impérative. Et, selon M. Pachauri, les changements climatiques actuels seront un élément déclencheur à cette prise de conscience planétaire.

Le président du GIEC entrevoit déjà le premier effort collectif à entreprendre pour endiguer l’hémorragie climatique et biologique de notre planète ; réduire sa consommation de viande.

Le cycle de production de la viande est intensif et hautement énergivore. Des quantités pharaoniques d’eau, de médicaments et d’aliments, notamment les céréales dont la production, autrefois destinée à l’alimentation humaine, est désormais détournée en majeure partie pour nourrir les bestiaux, sont nécessaires à l’élevage intensif d’animaux. Cette industrie génère annuellement des tonnes de GES dans l’atmosphère ; dioxyde de carbone, méthane (25 fois plus dommageable que le CO2 en terme de changements climatiques) et hémioxyde d’azote (potentiel de réchauffement climatique 296 fois supérieur au dioxyde de carbone).

Ainsi, en réduisant notre consommation de viande, et nos habitudes alimentaires en général, nous diminuons directement notre empreinte écologique. En ces temps de crise de la biodiversité et du climat, cette transformation est souhaitable. Néanmoins, M. Pachauri réitère la nécessité d’éduquer les gens à ces réalités, afin que tous puissent saisir les impacts de leur consommation sur les peuples de la terre et les écosystèmes dont nous dépendons tous. Seule l’éducation populaire pourra engendrer un changement profond des mentalités.

Et, j’ajouterai simplement ; Le mauvais traitement infligé aux animaux de fermes industrielles, le dopage antibiotique et hormonal administré au bétail, les émissions de GES, la contamination de nappes phréatiques, l’épuisement des ressources, la crise alimentaire mondiale, la déforestation massive et les changements climatiques seront-ils influencer votre consommation de viande ?

M.
(Source ; Rajendra Pachauri (propos recueillis par Elena Sender), «Nous devons changer notre système de valeurs», Magazine Sciences et Avenir, Hors-série, Numéro 161, Janvier et Février 2010)

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